L'Amour

Dans la clarté du jour, vêtue d'une robe blanche,

Les rayons du soleil mariant sa chevelure,

Elle marchait, distinguée, ondulant de ses hanches,

Masquant ses émotions sous un regard azur.

Jaillie d'un conte de fée, Oh ! Déesse adorée !

Languissant et rêvant à son prince charmant,

Elle repoussait sans cesse, d'un geste raffiné,

Les avances hardies de tous ses prétendants.

Oh ! Combien l'admirait pour sa fraîche candeur,

La vie n'ayant rien fait pour souiller sa jeunesse,

Revêtant chaque jour l'habit de la pudeur,

Son allure gracieuse révélait sa noblesse.

Mais quand l'obscure nuit s'accapparait les cieux,

Travestissant le blanc en pourpres et ténèbres,

Elle harpentait les rues sous les yeux des vicieux,

Exhibant une cuisse ou un sein si superbes.

Elle aimait la luxure, les véritables mâles,

Et elle aimait le luxe au service de ses charmes,

Des plaisirs charnels n'honorant que le mal,

Seul l'argent et l'ivresse tirait d'elle une larme.

Elle vendait sa vertu aux bas fonds de Paris,

Convoitise des hommes, jalousie des putains,

Comme la reine de France, jouissant de favoris,

Prise au jeu de l'amour, elle n'était qu'une catin.